Fausses notes #extrait 18 Une anonyme au bout du fil

L’année scolaire se poursuit sans nouvel incident.

Juliette redouble, pas au niveau.

Faut dire qu’elle ne travaille pas beaucoup ; le collège, hormis pour se faire des copains, ça ne la passionne pas vraiment.

Lucille est partie suite à une nouvelle mutation de son père et elle traîne désormais avec Armelle, avec qui elle fume des clopes, piquées à sa mère ou achetées en douce au bureau de tabac, dans les petites rues piétonnes près du collège.

Elles font un peu les 400 coups toutes les deux…

Elle repique donc et refais une 5eme, tandis que sa classe passe en 4eme.

L’année se déroule bien ; elle repart en classe de neige, pas de connards cette fois, juste un petit Antoine qui lui roule ses premières pelles !

Mais son dilettantisme n’est pas au goût de ses parents qui décident de l’inscrire en 4eme dans un collège privé à côté de la maison qui louent   dorénavant.

Nouvelle épreuve pour Juliette, biberonnée à la laïcité que de se retrouver dans un bahut où l’on impose la prière dans certains cours.

Lorsque tous ses nouveaux camarades se plient de bonne ou mauvaise grâce aux « Avé Maria » et « Notre Père », elle fixe le prof et croise les bras en signe de protestation.

 Les mois filent dans une farandole de mauvaises notes, alors de guerre lasse, à force d’être saquée pour rébellion, elle décide un matin de travestir ses convictions et de faire le signe de croix.

Comme elle mime les autres élèves, elle le fait à l’envers à la manière orthodoxe, ce qui lui vaut des éclats de rires étouffés et un regard glacial de son prof principal qui y voit certainement une nouvelle provocation.

Bravo, Juliette, c’était bien la peine !

Mais cette soumission avait noyé l’affront et elle est désormais notée correctement.

Au niveau social, tout se passe bien.

Elle s’intègre à une bande de filles avec qui elle passe tout son temps.

Mais avec les garçons c’est un peu plus « compliqué » : 95B de poitrine à quatorze ans ça attire l’œil et les rires gras, et la finesse caractéristique des mecs en pleine puberté qui l’affublent de l’élégant surnom de « DOUBLE-AIRBAGS ».

Blessée par ce sobriquet qui la couvre de honte, et quitte à être au centre de l’attention pour de mauvaises raisons, elle décide de sortir avec Benjamin, « LE » sportif du collège.

Il passe son temps à jouer au Basket, sent à plein nez la transpiration et a une fâcheuse tendance à embrasser comme un crapaud.

Mais il est gentil, très grand, protecteur et fait ravaler le fiel baveux des boutonneux du bahut.

Quand il quitte le collège à la fin de son année de 3ème, c’est comme dire au revoir à un vieil ami…sauf qu’ils se roulent des pelles et se tiennent par la main.

Année de 3ème :

Elle bosse seulement dans les matières qu’elle préfère, le Français et la Physique-Chimie : avec une prof qu’elle adore ; Mme ROBERT. 

Les relations se crispent de plus en plus entre Juliette et ses parents face à des notes qui ne sont pas au niveau qu’ils espèrent.

Pour eux, la réussite, scolaire, professionnelle et sociale, doit être au centre de toutes les préoccupations, à l’instar de Fanny qui, du haut de ses huit ans, passe tout son temps libre le nez plongé dans des bouquins d’adultes (Bernard WERBER ?!? Sérieux ?) ou à arracher des plaintes agonisantes à son violon martyre.

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