L’accalmie avortée #extrait 24 Une anonyme au bout du fil

Pendant une poignée de semaines d’accalmie, la pression du Brevet tombée, Juliette profite de sa bande de copines pendant que Fanny est au centre de loisirs et que ses parents travaillent.

 Elle est tranquille, sereine, aimerait que cette période d’insouciance ne cesse jamais.

Pas de nouvelles de François et plutôt se décolorer les cheveux que prendre le risque de le rappeler.

Par principe, elle boude Isabelle, qui l’a vendue.               

Même si elle sait bien sûr que c’était pour son bien, elle ne digère pas que sa copine ait cédé de la sorte aux injonctions parentales.

Elle appréhende déjà le mois d’août qui annonce les vacances familiales dans le Pays basque.

Avec eux, règne un climat de fausseté résignée qui glace l’atmosphère.

Les repas de famille sont indigestes, malgré les babillages futiles qui dissimulent si mal le malaise ambiant.

Ils n’ont jamais reparlé de la fugue, après ce fameux week-end.

Comme si…il fallait faire comme si rien ne s’était passé, comme on évite une flaque au sol au pied qui pourrait tâcher leurs chaussures éclabousser leurs pieds.

Plus tard, pourtant, elle repensera à ces quelques jours avec une nostalgie colorée, comme étant les tous derniers avant que toute sa vie ne bascule dans l’obscurité.

Mi-août, ils s’installent donc tous les quatre pour une quinzaine de jours, dans une maison louée à Biarritz en plein centre-ville.

Juliette fuit le plus possible la compagnie de ses parents, toujours flanqués de la petite Fanny.

Elle sympathise avec une certaine Delphine en vacances elle aussi, logeant dans un immeuble tout proche.

Elles discutent, se promènent, vont se baigner à la plage la plupart du temps.

Un matin, alors qu’elles sont à la piscine en train de rire aux éclats de se voir ridicules avec leurs bonnets de bains, un groupe de trois garçons les abordent et les draguent un peu.

Juliette, bien que réticente au départ, se laisse troublée par le plus âgé d’entre eux, Grégory.

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